Bifurcation : témoignage

07/06/2016


Pourquoi une rupture, une bifurcation, et non une simple réforme ?

A Jérôme, Jayson, David et tous les autres jeunes parents qui s'inquiètent de leur avenir et celui de leurs jeunes enfants.

Ligue royale horticole Jupille

Mon nom est Lambotte Michel, je suis né dans la ferme de mes parents en 1949, j'étais destiné à continuer celle-ci, ce qui ne s'est pas fait pour diverses raisons, notamment le fait qu'à 17 ans je ne voyais pas bien où se dirigeait l'agriculture qui était en phase d'industrialisation galopante. Déjà à cette époque je me posais des questions quant à notre avenir.
Après des études d'électromécanique, j'ai travaillé 10 ans en usine comme électro-mécanicien, ce qui m'a fait connaître le monde de l'entreprise et les relations avec le monde du travail. En 1980, avec une famille en bas âge, j'ai perdu mon emploi et je me suis dirigé vers le secteur de la construction et les PME principalement le chauffage, l'énergie était déjà ma principale préoccupation d'autant plus que c'était l'époque de ma prise de conscience environnementale.


Depuis 1980 beaucoup d'eau a coulé sous les ponts de la crise et ce document vous invite à prendre connaissance de mes recherches sur internet ou non, mes interrogations concernant la crise que nous traversons.
Ce document espère être au niveau de compréhension citoyenne des considérations scientifiques que j'ai étudiées, c'est vous chers lecteurs qui en jugerez. Si certains scientifiques se trouvent dérangés par le fait de la simplicité de mes propos, ils doivent savoir que sans une compréhension de la majorité des citoyens, leurs études, leurs conclusions n'auront pas les effets escomptés. Alors qu'ils me permettent de jouer bien modestement le rôle du candide et de transmettre leurs idées aux citoyens lambda, que j'ai le privilège de connaître.

Crise de modernité

  • crise écologique
  • crise de modernité

Quand on parle de changement, c'est souvent dans la continuité de ce qui existe qu'on le conçoit. Dans ce cas, il me semble qu'il faut parler de réforme. Ce témoignage se veut être une invitation à percevoir le changement non comme une réforme mais comme une rupture, une bifurcation totale par rapport à notre monde actuel. Rupture de sens, rupture économique, rupture écologique.
Pourquoi une rupture, une bifurcation, et non une simple réforme ? Tout simplement parce que les conditions qui ont engendré notre manière de vivre sont sur leur déclin. Ce que nous vivons n'est pas une simple crise économique mais bien une crise définitive de ce qu'on appelle la modernité avec son type de progrès qui lui est adossé.



Jardin collectif : apporter chacun une pierre à l'édifice

jardin collectif

On peut toujours espérer la continuité de notre système, mais je pense qu'à terme il sera inéluctable que chacun prenne en charge sa destinée. Bien entendu on n'est pas seul, mais nous devrons chacun apporter une pierre à l'édifice d'un nouveau système. S'en remettre à une autorité désignée même démocratiquement par des élections ne fonctionne plus.
Concernant la crise que nous connaissons, toute définitive qu'elle soit, il est préférable de la regarder au travers d'un optimisme lucide qu'avec la peur au ventre, voir les choses telles qu'elles sont et non pas telles qu'on voudrait qu'elles soient. Au long de ce document je vous mettrai en présence de scientifiques et d'acteurs plus concret de cette rupture cherchant à l'adoucir pour la transformer en ce qu'on appelle une transition continue. Pour ceux qui le désirent, un peu plus ardu sera l'étude des liens que je vous proposerai.



Energie et agriculture

énergie et agriculture

Un élément nous est tous indispensable : l'énergie.

L'énergie est le parent pauvre des discussions tournant autour de l'économie

Vous allez me dire, oui, mais par quel bout prendre le problème, on n'y comprend rien, on ne sait rien de ce qui se trame en haut lieu et puis qu'est-ce que je pourrais bien faire à mon niveau. Je vous répondrai ceci : "sans vous engager dans une étude personnelle du fonctionnement de notre société, vous ne pourrez jamais imaginer ce que vous pourrez entreprendre".
Par quel bout commencer est une très bonne question, alors il me semble qu'il faut trouver un élément qui pourrait être présent à tous les niveaux de notre société. On pourrait prendre l'argent, mais il y en a qui n'en n'ont pas et je dirais même plus, "qui n'en n'ont pas exposant moins un" car criblés de dettes. Qu'on soit riche, pauvre ou criblé de dettes, un élément nous est tous indispensable, c'est l'énergie et ses inconvénients environnementaux. Il est curieux de constater que beaucoup de documents traitant d'économie se terminent souvent par une formule qui traite de l'environnement alors que tout au long de l'article on n'en a pas dit un mot. L'énergie est le parent pauvre des discussions tournant autour de l'économie, j'en fais ma principale préoccupation tout comme l'agriculture à laquelle je participe ici : Coin de Terre Vulpille

L'énergie, changer ses lunettes.

fin du pétrole

Quantité de pétrole disponible (source : manicore.com)


La fin du pétrole a déjà commencé

Lorsque j'évoque la question énergétique et en particulier la fin du pétrole, on me répond : on trouvera autre chose. Fort bien, c'est évident qu'il y a des solutions à tous les problèmes, mais poser les solutions en ces termes, cela revient à s’éloigner du problème et de la solution. La fin du pétrole qui a déjà commencé nous demandera un autre mode de pensée, une autre manière de vivre, et cela tient en la nature et les caractéristiques mêmes de ce type d'énergie, concentrée, liquide par conséquent facilement transportable et qui se suffit à elle-même, contrairement aux autres énergies et leur transformation.


Le "système énergétique" : comment cela fonctionne-t-il ?

La première question qui saute aux yeux est de savoir comment fonctionne réellement l'approche des quantités disponibles de pétrole. Je serais bien incapable de refaire tout ce que d'éminents scientifiques ont déjà réalisé sur le sujet, je vous invite à vous référer au site de Jean-Marc Jancovinci qui s'intitule Manicore. L'essentiel concernant l'énergie et plus particulièrement le pétrole se trouve là. La méthode d'étude Manicore s'applique à toutes les ressources finies de notre planète.
Qu'on le veuille ou non, la quantité de pétrole disponible a une limite supérieure qui détermine l'impossibilité de continuer éternellement notre mode de vie.
Voir : Pic, vous avez dit pic ?


La problématique pétrolière.

Le graphique ci-dessus résume bien la situation de la problématique pétrolière.
En examinant ce graphique on s'aperçoit que la courbe verte des découvertes a atteint son maximum en 1965 et malgré les progrès dans la recherche on n’a plus jamais dépassé ce maximum. Aujourd'hui il semblerait que la courbe rouge des extractions est arrivée à son maximum et bientôt, dans une décennie, va commencer son déclin


Des ordres de grandeurs

Aujourd'hui nous découvrons mondialement encore 30 millions de barils par jour (bar/j) de réserve souterraine. Cela représente une marée noire quotidienne du 1/3 de la côte Belge (20km) de 10 km de large et de 2 cm d'épaisseur. Si vous estimez que c'est énorme vous avez parfaitement raison, mais l'extraction l'est encore plus, c'est une marée noire quotidienne sur toute la longueur de la côte Belge. Nous extrayons 90 millions de barl/j. Cette quantité de pétrole part en fumée quotidiennement. Si vous examinez le graphique, vous voyez qu'il y a une période de 50 ans entre le maximum de découvertes et le maximum d'extraction, ce qui veut simplement dire que dans 50 ans nos petits enfants ne disposeront plus que du tiers de pétrole dont nous disposons aujourd'hui. Rien que cela nous demande de bifurquer le plus vite possible.


Esclave énergétique : densité incomparable !

Encore une dernière chose au sujet du pétrole, il s'agit de sa densité énergétique qui s'exprime en esclaves énergétiques. Un esclave énergétique est la quantité d'énergie qu'un humain peut mettre en œuvre dans ses activités avec son corps. En Europe, si nous devions remplacer la quantité d'énergie qui est à notre disposition par des esclaves énergétiques nous aurions besoin de 300 à 400 de ces esclaves, autant dire mission impossible. Pour une description plus détaillée de la définition de l'esclave énergétique, je vous renvoie à Manicore.
On peut tirer une première conclusion concernant notre type de société; après le pétrole il n'y a plus rien et il est inutile de dire encore qu'on trouvera autre chose. Non, il n'y a rien, notre civilisation est irrémédiablement condamnée. Il nous faut une économie basée sur une autre énergie qui n'est autre que l'inéluctable énergie solaire. On ne peut sortir de ce dilemme qu'en évoquant la thermodynamique.


THERMODYNAMIQUE

On pourrait dire que c'est la science qui étudie les transformations dues à la manifestation de l'énergie :
«Cela ne dit rien d'autre que le fait que dès que le monde qui nous entoure (= "un système") change, de l'énergie entre en jeu, et la mesure de cette énergie mesure le degré de transformation entre avant et après.» (Jancovici / Manicore)
Sans rentrer dans des détails, je vous dirais simplement que la thermodynamique s'explique par trois principes.

- LE PREMIER PRINCIPE étant celui de la conservation de l'énergie :
dans l'univers la quantité d'énergie est une constante, rien ne se crée, rien ne se perd tout se transforme. Ce qui signifie qu'on ne produit ni ne consomme d'énergie, elle est seulement la marque de la transformation. Les hommes ne consomment pas de l'énergie mais mobilisent de l'énergie. Alors, comment la transformation s'opère-t-elle ?

- J'en arrive au DEUXIEME PRINCIPE dit principe de Carnot :
la seconde loi de la thermodynamique, appelée aussi « principe de Carnot », nous dit que l’on ne peut produire durablement de l’énergie utile que par des cycles de transformations extrayant de l'énergie d’une source chaude pour en rendre une partie à une source froide. Tout le monde comprendra qu'un moteur de voiture fonctionne de cette manière, il y a une source chaude le carburant, il y a une source froide le radiateur, il y a des cycles à quatre temps ou à deux temps. Dans le cas du moteur de votre voiture ou de votre camion, les deux tiers de l'énergie de la source chaude, en l'occurrence le carburant sous forme chimique, se retrouve dans le radiateur puis dans l'air ambiant sous forme thermique.

Système thermodynamique fermé ou ouvert, quelle différence ?

Théoriquement on peut considérer le principe de Carnot dans un système fermé fonctionnant avec les énergies fossiles qui n'échange rien avec l'univers. On peut aussi le considérer dans un système ouvert qui grâce à l'énergie solaire échange constamment avec l'univers (le soleil, la lune etc...) . En ce qui concerne le système fermé c'est très bien expliqué ici :
François Roddier : par-delà l’effet de la Reine Rouge
"Mettez des glaçons et de l'eau chaude dans une bouteille thermos, vous obtiendrez de l'eau qui restera tiède ; enfermez une mouche dans une petite boîte hermétique, et elle mourra très vite : un système fermé, privé de tout apport extérieur, tend inévitablement à l'immobilité. Il voit se désagréger ses structures organisées. Les physiciens appellent ça "l'équilibre thermodynamique".


Thermodynamique, entropie et sciences de la complexité

Que dit le second principe de la thermodynamique encore appelé, maintenant, principe ou loi de Carnot - Clausius ?
Tout simplement qu'un système fermé (c'est - à - dire un système n'ayant aucun échange de matière ou d'énergie calorifique avec le monde extérieur, un système isolé, en somme) tend de lui - même, sans intervention externe, spontanément, à l'entropie maximale. Qu'est - ce à dire ? L'entropie est un concept curieux qui donna - et donne encore - des cheveux blancs aux partisans du mécanicisme.
L'entropie est la mesure de l'homogénéité d'un système : plus l'entropie est grande, plus le système est uniforme, homogène, isotrope. Cela signifie que toutes les structures, organisations, architectures, des plus simples aux plus complexes, tendent naturellement, dans un système fermé, à se déliter, à se décomposer et à disparaître. C'est pourquoi - comme tout vivant - nous mourrons !
C'est pourquoi les montagnes finissent par s'user et les étoiles par s'éteindre.
C'est pourquoi, l'univers dans son ensemble est censé finir un jour comme une mer plate, uniforme, à une température uniformisée de 3° Kelvin (soit - 270° Celsius) ...

Le second principe parle toujours d'un système fermé. Or, au sein de notre univers, il n'existe aucun système véritablement fermé. Même notre bonne vieille Terre, quoique tournoyant dans le vide, reçoit, à chaque instant, une grosse quantité d'énergie venant, surtout, du soleil
Voir : Entropie et sciences de la complexité


Construire une autre civilisation ? Une solution alternative à notre problème

  • changer de civilisation
  • civilisation moderne et énergie

"Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles." Paul Valéry.


On peut déjà considérer notre civilisation industrielle fonctionnant aux énergies fossiles comme un système fermé qui tend inexorablement vers l'immobilité et par conséquent la mort. Aussi, beaucoup prévoient une fin possible de l'humanité.
"Nous allons disparaître. Quoique nous fassions maintenant, il est trop tard". Source : Planète Info
"L'espèce humaine pourrait être rayée de la carte dans moins de 3 générations". Entretien vidéo de Paul Jorion

Je ne serais pas aussi pessimiste

Même en approuvant le fait qu'en restant dans le système thermodynamique fermé qu'est le système capitaliste industriel, notre civilisation et notre l’humanité doit inexorablement s'éteindre, je ne serais pas aussi pessimiste quant à notre avenir, car on peut considérer une civilisation dans un système thermodynamique ouvert. Voyons les choses autrement.
A partir de maintenant cet exposé se consacre à la construction d'une autre civilisation à partir du troisième principe de la thermodynamique, il faut arrêter de broyer du noir, d'être inquiet pour notre avenir, voir les choses en face et avancer dans la réflexion et dans l'action.


Un état de déséquilibre permanent

  • énergie solaire
  • source froide

Structure dissipative d'énergie : maintien de la structure en dissipant de l'énergie venant de l'extérieur et en rendant une partie à une source froide.


Un état de déséquilibre permanent c'est un peu comme rouler à vélo, vous aurez beau étudier toutes les caractéristiques de l'équilibre dans le déséquilibre de rouler à vélo, si vous ne montez sur le vélo, tombez et vous relevez, vous ne pourrez jamais rouler à vélo. C'est un peu comme cela que je conçois la construction de cette nouvelle civilisation. Sans entrer dans sa construction dans sa réalisation, nous resterons au bord de la route.
C'est un exemple parmi d'autres, le métabolisme de notre corps maintient celui-ci à 36,5 °C. Pour ce faire, nous sommes tenus de manger et de boire tous les x temps ce qui constitue la source chaude en plus d'évacuer la transpiration et les excréments vers une source froide. On retrouve là le deuxième principe de la thermodynamique, à la différence près qu'il ne se considère non pas vers un équilibre thermodynamique inexorable mais vers un état de déséquilibre permanent qui permet le maintien de la structure en dissipant de l'énergie venant de l'extérieur et en rendant une partie à une source froide, c'est ce qu'on appelle une structure dissipative d'énergie.
Un arbre fonctionne comme cela, la biosphère fonctionne comme cela, les galaxies tout comme la minuscule bactérie fonctionnent comme cela, enfin bref tout l'univers fonctionne de cette manière. Dès lors, les sociétés humaines sont aussi des structures dissipatives et ce sont elles qui dissipent le plus d'énergie par unité de masse, 10 000 fois plus que le soleil.
Si les sociétés humaines n'échappent pas à ce principe, il en va de même pour nos activités gérées par la "science économique".
Alors vient cette question : comment la thermodynamique s'applique-t-elle à l'économie ?


La thermodynamique de l'économie ou la thermodynamique des transitions économiques.

thermodynamique et économie

Les sociétés humaines sont aussi des structures dissipatives
Crédit photo : nguyenkhacthanh / Shutterstock.com


Ce chapitre très complexe est tiré du site de l'astrophysicien François Roddier qui après sa retraite a étudié la biologie ; étant un ancien professeur de thermodynamique il a établi une approche thermodynamique de l'économie.
Tout ce qu'il a entrepris jusqu'à présent démontre à merveille que si nous voulons comprendre quelque chose à propos de la crise actuelle il est impératif de changer son point de vue et d'adopter celui de la thermodynamique.
François Roddier


Capitalisme et profit

On peut résumer la situation comme ceci. Je pense qu'il est communément admis que l'objectif du capitalisme est le profit, qu'on peut appeler aussi rente de la propriété privée par l'activation des intérêts ou des dividendes qu'il faut payer. Pour plus d'informations au sujet de l'origine du capitalisme je vous conseille le lecture du livre d' Ellen Meikins : Wood L'origine du capitalisme. Extrait

Note de Noocafe.com :
"La Terre s'épuise et ne parvient plus à compenser les prélèvements humains. Mais Le problème n'est pas le capitalisme - et encore moins le libéralisme qui, au contraire, est la seule voie de salut -, mais ses dévoiements mercantiliste et financiariste"
Voir : C comme capitalisme
............
Les intérêts ne sont pas dans le circuit économique, il faut les créer par la production de nouvelles richesses matérielles qui sous entendent la nécessité d'une croissance économique et par conséquent une croissance de la consommation des ressources planétaires et par transformation thermodynamique de celles-ci de consommation d'objets pas toujours utiles. Que fait-on quand des problèmes de croissance d'approvisionnement de pétrole et autres ressources surviennent? La donne est très simple !

Pas de croissance économique sans croissance de la production pétrolière

Il est impossible de réaliser de la croissance économique sans croissance d'approvisionnement de pétrole, nous en sommes là sur le plan mondial et surtout sur le plan concret et réaliste. Et bien oui, il faut faire avec !
Voir : Manicore : qu'est-ce que l'énergie, exactement ?
On voit sur ce graphique la liaison du PIB avec l'approvisionnement de pétrole ce qui veut dire que sans croissance de l'approvisionnement de pétrole il n'y a pas de croissance économique. Certains me diront qu'avec l'efficacité énergétique on peut obtenir de la croissance économique, bien sûr elle se situe autour de 1,3 % ce qui est largement insuffisant comparé aux 5 % de la fin des années 60.



Alors que faire ?

Une simple vidéo de Jean Marc Jancovici est beaucoup plus parlant, tout y est. La croissance est nécessaire pour payer les intérêts, si nous voulons une décroissance énergétique hautement souhaitable sur le plan écologique et social, on ne pourra y arriver que si on invente un système sans intérêts financiers. Au vu de la situation particulière du pétrole dans notre système capitaliste, on se rend compte que la décroissance ne sera pas choisie mais imposée par les contraintes géologiques et cela de manière inéquitable. Les emplois disparaissent remplacés par des robots ou des logiciels, quand ce n'est pas délocalisés.
Les seules variables d'ajustement sont les salaires et les allocations tandis que les profits et les dividendes sont considérés comme une normalité. Dans une conjoncture pareille l'argent appelle l'argent et va s'agglutiner, il y a concentration des richesses qui finissent par une bulle qui risque d'éclater à tout moment.
Alors, que faire ?


Surchauffe de l'économie

croissance

On se retrouve là dans un scénario de surchauffe d'un moteur, la chaleur va se loger au même endroit et finit par gripper le moteur, il faut le refroidir. Par quoi ? Par une source froide.
En ce qui concerne l'économie, il faut une "économie froide" et par conséquent un " revenu froid". C'est une proposition de François Roddier que je rejoins entièrement.
Voir : L’Europe et la monnaie commune
Il sera nécessaire d'avoir deux types d'économie. Une économie que j'appelle fossile (chaude) et une économie que j'appellerai solaire (froide).


Fossile ou solaire, deux qualités énergétiques différentes.

  • économie fossile
  • énergie solaire et économie

Je voudrais d'abord évoquer les qualités différentes des énergies fossiles et de l'énergie solaire. Les énergies fossiles sont concentrées et par conséquent sont adaptées à une société capitaliste industrielle, on peut se les approprier et les revendre dans un réseau de distribution. Dès lors elles ont été l'outil du progrès technologique matériel que nous connaissons aujourd'hui.
L'énergie solaire sous toutes ses formes est essentiellement diluée et au départ distribuée, il est inutile de la concentrer pour la redistribuer avec des pertes difficilement chiffrables, son industrialisation n'a pas de sens il faut qu'elle soit captée et utilisée sur place. Dès lors une économie de proximité proche du citoyen lui convient beaucoup mieux avec bien entendu une conception totalement différente de la notion de progrès. Il faudra en quelque sorte adapter la technologie à ce type d'économie en ne perdant pas de vue que la consommation d'énergie sera fortement diminuée, à mes yeux, on devra aller vers un facteur 10 .
C'est une estimation approximative intuitive, en 1955 à la ferme de mes parents je peux considérer que je consommais 10 fois moins d'énergie qu'aujourd'hui alors que je vivais aussi heureux qu'aujourd'hui. Je pense qu'on confond trop souvent pauvreté avec misère, idée que je laisse à votre appréciation.


Economie solaire

L'économie solaire aura besoin de l'économie fossile pour la technologie qu'elle a engendré ainsi que les ressources financières dont elle dispose et dont elle ne sait plus quoi faire sinon parier sur les fluctuations de prix à la hausse ou à la baisse, 98 % des transactions financières ne crée aucune richesse.
Il sera nécessaire d'engendrer des cycles économiques entre les deux économies. C'est le rôle des monnaies qur seront de deux types différents, la monnaie principale comme l'euro pour l'Europe, et des monnaies locales.

  • économi industrielle
  • L'économie solaire aura besoin de l'économie fossile

Monnaies locales

Les monnaies locales perdront une partie de leur valeur afin d'éviter leur thésaurisation et seront utilisées pour l'usage courant vers des entreprises et des indépendants qui respecteront une charte environnementale et d'éthique sociale. Ces " monnaies froides dites complémentaires " peuvent perdre 8% par an de leur valeur si elles ne sont pas utilisées, le but est qu'elles circulent le plus vite possible dans une économie relocalisée pour répondre à un maximum de besoins élémentaires.
Ceci est très bien expliqué dans la vidéo ci-dessous. Le problème est qu'il ne met pas en évidence les relations des monnaies citoyennes avec la monnaie principale, en l'occurrence l'euro.
Vidéo : Revenu de base, monnaie citoyenne et vivre ensemble. Beaucoup de choses sont en train de se terminer. Energies positives et processus de recomposition.

A suivre ... Revenu de base

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Les découvertes récentes de la théorie de la complexité ont dégagé un ensemble de nouveaux concepts : interactions des organismes avec l'environnement, complémentarité du processus et de la structure, concept d'émergence, rôle et évolution du langage, etc.
A travers une approche scientifique, et non idéologique, des problèmes sociaux et écologiques de notre temps, le livre de Fritjof Capra propose une alternative fondée et rationnelle aux ravages du capitalisme mondial. Synthétisant les grands courants de la pensée scientifique contemporaine, il offre une réponse aux questions de plus en plus pressantes...


Fritjof Capra Editions du Rocher

Les Connexions invisibles.

Paul Jorion

Le dernier qui s'en va éteint la lumière

Le genre humain se découvre, à sa très grande surprise, au bord de l’extinction. À cette menace, il ne réagit que mollement, en tentant de manière dérisoire de dégager un bénéfice commercial de toute tentative de réponse. Sommes-nous outillés pour empêcher notre propre extinction ? Notre constitution psychique et notre histoire jusqu’ici suggèrent malheureusement que notre espèce n’est pas à la hauteur de la tâche : la découverte que chacun d’entre nous est mortel l’a plongée dans une stupeur profonde dont plusieurs milliers d’années de rumination ne sont pas parvenues à la faire émerger. Le dernier qui s’en va éteint la lumière propose une description réaliste et véridique de notre espèce, de ses grandes forces et de ses immenses faiblesses. Nous comprendre nous-mêmes est la condition pour renverser la tendance qui nous conduit, si nous ne réagissons pas immédiatement avec la plus extrême vigueur, droit vers l’extinction.


Paul Jorion. Fayard

Avril 2016



Olivier Parks

L'avenir du pétrole - Panne d'essence, panne de sens

Depuis maintenant quelques années, nous assistons à des conjonctions de crises diverses : crise énergétique, crise financière, crise économique, crise sociale, crise identitaire, crise des valeurs, crise de bien-être, crise politique... Mais quelles sont les origines de ces différentes crises? Olivier Parks pose ici la question, essentielle, de savoir si la période d'incertitude dans laquelle nous vivons pourrait déboucher sur une nouvelle organisation de la société... Car si l'homme ne change pas ses comportements, les limites physiques s'imposeront à lui, de gré ou de force... Olivier Parks est un économiste spécialisé en Environnement. Il travaille dans la lutte contre la pollution atmosphérique. Il s'intéresse aux questions liées au caractère fini de la Terre. Entrepreneur et créatif, il développe son expertise en énergie et en prospective qui lui permet d'établir des scenarii possibles et souhaitables pour un avenir sans pétrole


Olivier Parks
Editeur : Dangles



Bernard Lavallée

Sauver la planète une bouchée à la fois

Sauver la planète une bouchée à la fois est un guide pratique illustré qui traite de l’alimentation durable et de l’impact environnemental de notre alimentation. Une panoplie de sujets qui touchent à différents aspects de l’alimentation, comme les aliments biologiques, l’agriculture urbaine, la pêche durable, le Lundi sans viande, le gaspillage alimentaire, les aliments « sauvages » et des dizaines d’autres sujets qui ont un impact sur la santé humaine et la santé environnementale.
Bernard Lavallée offre une centaine de trucs et de conseils pour intégrer l’alimentation durable à votre quotidien, sans trop de difficulté. Il donne des trucs pour conserver ses aliments pendant plus longtemps, pour choisir les fruits et légumes contenant le moins de pesticides, pour donner une deuxième vie aux aliments fatigués, pour manger moins de viande, pour choisir des poissons qui ne sont pas en voie d’extinction, pour cuisiner les mauvaises herbes, pour composter et plus encore! Évidemment, il ne laisse jamais tomber ni le côté « gourmand », ni le plaisir! Ce sont des facettes de la saine alimentation qui sont indispensables à son avis! Il contient ainsi quelques délicieuses recettes pour vous inspirer.


Bernard Lavallée
Sauver la planète une bouchée à la fois
Editeur : LAPRESSE